Qui suis-je?
Je vis en France, à 30 mn de Lyon, dans la région Auvergne-Rhône-Alpes.
Peindre relève pour moi d’une « nécessité intérieure » comme a pu le dire Vassily Kandinsky* en des temps lointains…Il s’agit d’un besoin vital inscrit au fond de moi depuis 30 ans. C’est ma façon de dire ce qui m’habite, me traverse, m’interroge. Lieu d’expression, langage singulier, « extra » ordinaire qui m’ invite à une perpétuelle remise en question.
J’ai longtemps peint sur du bois. J’ai aimé cette matière qui me résistait, ne craignant pas les diverses étapes que j’ai pu lui proposer: coller, frotter, gratter, enduire, recycler……autant d’actions qui m’ont permis de m’exprimer tout en interrogeant ma créativité et mon envie de jouer. A cela s’ajoutait la peinture acrylique, mais aussi la peinture à l’huile, les pastels, encres, fusain, sable, papiers, cartons, tissus. C’est ce qu’on nomme les « techniques mixtes ».
Actuellement, je travaille essentiellement à l’Encre de Chine sur papier ou sur toile. J’aime particulièrement sa fluidité, sa texture, sa densité mais aussi sa possibilité de se diluer, de devenir aquarelle, expression tout en subtilité et délicatesse. L’encre par définition sert à écrire. Ici c’est mon écriture à moi, riche de symboles que j’introduis dans mon travail. Et puis ce que j’aime également c’est travailler ce noir qui résonne avec d’autres noirs, plus personnels, inscrits dans mon histoire. Par mon travail de création, je transforme ce noir, j’en fais quelque chose, il devient autre. C’est un travail de résilience.
Après avoir beaucoup peint autour des enfants, je travaille aujourd’hui sur les « femmes debout ». Je les vois cabossées par la vie, parfois bancales, hésitantes, souffrantes mais tellement courageuses, volontaires, sensibles, résilientes, debout !
Dans tout mon travail de création et depuis très longtemps déjà, j’utilise de vieux documents. Cahiers d’école, actes notariés, lettres manuscrites, journaux, photos… Ce sont pour moi des traces de vies ou d’évènements passés qui résonnent là encore avec ma propre histoire et me dirigent vers un travail autour de la mémoire : comment à partir de ces traces d’un autre temps je parviens à transformer ce qui peut l’être, écrire une autre histoire. S’agit-il d’un héritage inconscient, de racines à trouver ? comment savoir ? Peu importe. Par mon processus de création, ces empreintes issues d’un passé révolu sont toujours là mais autrement. Pour moi c’est ce qui compte.
L’Humain est mon thème de prédilection. Artiste-peintre figuratif, je cherche des réponses aux énigmes qui nous constituent.
Mes inspirateurs sont :
Anselm Kieffer né en 1945 en Allemagne qui travaille depuis très longtemps sur l’histoire de son pays et son rôle durant la seconde guerre mondiale. Son père était officier dans la Wehrmacht.
Alain Kleinmann artiste juif qui travaille autour de la mémoire.
Pierre Alechinski pour son travail de graphisme et à l’Encre de Chine.
Alberto Giacometti pour sa sculpture « Femme qui marche« . C’est la première sculpture de Giacometti dont le motif est une figure en marche. Vient ensuite » L’homme qui marche » créé et répété à l’envie au lendemain de la seconde guerre mondiale pour signifier cette force de l’homme qui reste en mouvement malgré la tentative d’anéantissement dont il a été l’objet. Alberto Giacometti a également sculpté de nombreuses « Femmes debout » qui m’inspirent aujourd’hui.
Fabienne Verdier pour son travail à l’Encre de Chine.
Stéphane Guiran pour ses installations tout en délicatesse, poésie, présence et force.
*Vassily Kandinsky « Du spirituel dans l’art et dans la peinture en particulier ». Folio essais.